vendredi 8 février 2013

Retour Aguas Calientes + Sachahuares


Bonjour tout le monde,
Pour commencer, quelques photos de notre retour à pieds en longeant la voie de chemin de fer entre Aguas Calientes et Santa Teresa (13km). 
Ceci pour dire STOP aux arnaques concernant les prix !
Le trajet, que nous avions effectué en train à l’aller, nous avait permis de nous rendre compte que c‘était assez plat et que le paysage était plutôt joli !
On n’a donc pas été du tout déçus de notre choix et on a bien regretté d’avoir payé si cher à l’aller (mais au moins on aura pris le train une fois dans notre voyage !), d’autant que contrairement à la veille, le temps était grave de notre côté !
On a donc pu marcher tranquillement pendant 2h30 par un beau soleil, à l’ombre des arbres, le long du fleuve Urubamba…super !


Rattrapage : ça c'était en allant au Machu Picchu, dans le train :
(Crédit photo Sarah et Guillaume)



Une photo bien affreuse mais qui témoigne parfaitement de notre état en arrivant en haut des 1727 marches!
(Crédit photo Sarah et Guillaume)



Dans les rues d'Aguas Calientes, en partant à Machu Picchu :
(Crédit photo Sarah et Guillaume)



Tous les quatre en haut de Mach Picchu:



Sur le chemin du retour, le long des rails :











Ca c'est une belle épiphyte!









Machu Picchu vu d'en bas!










Passons maintenant aux choses sérieuses : LE WWOOFING !!

Et  pour cela, revenons début janvier : après une semaine à Cusco, nous sommes partis vers le nord  en direction de Quellouno.  200km : 8h de bus !

Oui, mais nous n’avons pas pris n’importe quelle route, nous avons traversé la vallée sacrée,  franchi un col à 4350m et pu admirer de magnifiques vues, avant de nous enfoncer bien plus bas aux portes de la jungle, à seulement 900m au dessus du niveau de la mer !

Nous avons été réellement impressionnés par la différence de végétation et de climat  qui règnent de chaque côté de la montagne : deux univers aux « couleurs complètement différentes » !

Le 11 janvier, notre combi (bus 9 places où l’on est chaque fois minimum 12 !) nous laisse sur une route de terre, au milieu de nulle part, devant une banderole indiquant « Sachahuares » et d’où part un tout petit chemin bordé d’herbes hautes… Nous empruntons donc ce petit sentier face auquel nous nous trouvons et entamons une looongue montée, sous une chaleur pesante, traversant champs de coca,  petits ruisseaux, café, cacaos et bananiers, après 10 petites minutes nous passons une porte en métal et on comprend que l’on arrive enfin à la ferme !
Et on est tout de suite dans le bain : poules, canards, chats, chiens, etc… gambadent au milieu de la cour où il y a une dizaine de personnes visiblement en pause ! C’est là que nous faisons la connaissance de Sabine et Roberto les propriétaires de la ferme. Le bâtiment face auquel nous nous trouvons est la cuisine/salle à manger : murs en adobe, sol en terre battue, cuisinière au bois et tout plein d’animaux partout dont une grande cage pour les 11 cochons d’inde : ca nous plait bien tout ça !! Les chambres de la famille sont de petites cabanes toutes indépendantes qui s’articulent autour de la cuisine. Quant au dortoir des volontaires il se situe plus haut et on y accède par un très joli chemin. C’est rudimentaire : 6 lits surplombés de moustiquaires…et puis c’est tout ! Pas d’électricité, ni de porte ou de fenêtre…en gros mis à part les matelas (qui n’ont pas facilité un repos réparateur … !), un truc très  sympa bien que peu intime !



La porte d'entrée...



La cuisine et la salle à manger (partie de gauche) et la dépendance avec outils et bébés poulets (à droite) :



L'intérieur de la maison :



Les chambres des enfants :



La "salle", pièce commune où nous avons passé pas mal de temps en soirée (trop de moustiques en journée) :



"Notre cabane" ... :



...bien rangée :



La douche et l'évier pour la vaisselle :



Notre petit tour fait, on est rapidement brieffés : pour les 2 jours à venir nous serons très nombreux: 7 Américains, 1 Allemand, 1 Anglaise et nous 2 en plus des 5 membres de la famille !

L’ambiance est bien sympa et 2h après notre arrivée, nous voilà au travail : désherbage au quituchi dans la pampa. 

Après le départ des Américains et de l’Allemand, ça devait se calmer un peu, mais c’était sans compter sur l’arrivée à l’improviste du Père de Roberto et de ses 3 petites filles ! Nous sommes donc toujours une grande tablée, et nous on trouve ça plutôt cool !
Enfin bon, tout ça pour dire qu’il y a beaucoup de passage à Sachahuares !

Voici maintenant une rapide description d’une journée type pour vous immerger un peu :

Nous travaillons 6 jours par semaine et la pause se fait le samedi. On commence aux alentours de 8h30 après avoir lancé le feu, préparé l’avoine pour tout le monde et bu notre café (récolté ici même !). On fait 3h le matin, en revenant, retour au feu, épluchage des légumes et déjeuner tous ensemble. Ensuite pause ! Les horaires étant adaptés aux températures, on ne reprend que vers 16h et pour 2h. Cela dit, les jours de pluie, il est tout à fait possible de s’y remettre à 14h pour finir avant la nuit ! Après une bonne douche à l’eau de la rivière (pas chaud chaud… !) on se remet une dernière fois au feu et à la préparation du souper avant d’entamer une partie de Yaniv avec Sarah et Guillaume (que vous avez pu voir au Machu Picchu) ! En bref, des journées bien remplies !

Préparation du feu :



Et repas :



Comme nous l’avons déjà laissé entendre à certains, ces quatre semaines n’ont pas toujours été faciles alors pour mieux comprendre, voici un peu comment nous avons ressenti les choses. 
D’une part, nous avons beaucoup apprécié les moments de partage et d’échange que nous avons eu avec la famille, notamment au cours des repas. Roberto est quelqu’un de très cultivé (il nous a beaucoup appris sur l’histoire du pays), très impliqué dans la vie du village et même poète à ses heures. Il est aussi très attaché à sa culture qui vénère la terre, il aime en parler et le fait d’ailleurs d’une très belle manière ! Sabine est plus réservée, mais il est cependant très agréable de parler avec elle aussi, elle est toujours prévenante et nous avons adoré sa compagnie tout au long de notre séjour. Nous avons aussi énormément  appris et notamment sur le cacao (nous y reviendrons ensuite !), mais (c’est là que ça se gâte une peu…) lors des heures de travail -30 par semaine- nous avons un peu eu l’impression de faire à leur place, plutôt que de faire avec eux et ce car ils n’étaient jamais avec nous ce qui nous laissait tout le loisir de penser qu’on se tapait les trucs chiants et pas eux.... 
Nous ne sommes jamais parvenus à nous en expliquer avec eux car ce n’était jamais le bon moment (énervement trop fort de notre part ou bien « oh mais ils sont tellement sympas, c’est pas grave »), mais cela restera quand même la grande interrogation de cette expérience…D’autant  que nous ne les pensons vraiment pas capables de le faire délibérément ceci allant à l’encontre de tous les autres moments que nous avons partagés. Mais voilà, ca n‘a pas toujours été simple et nous n’avons pas très bien compris ce fonctionnement… 
Pas toujours facile donc de rester motivés… surtout quand le travail est plutôt pénible, tout comme les conditions climatiques!

Voilà, on a planté le décor, créé le climat (…), maintenant place aux activités !

(Bon, juste une petite parenthèse avant en fait…)
Le début de notre séjour a été un peu difficile, car nous n’avons pas du tout accroché avec Alice (comme quoi le prénom ne veut rien dire !), la volontaire Anglaise. Nous trouvions qu’elle en faisait dix fois trop avec la famille et puis elle omettait de nous transmettre des informations sur ce que l’on avait à faire, nous ignorait quand on essayait de parler avec elle et cela nous a clairement  soulés et vite… Si bien que nous nous sommes posé des questions sur la durée de notre séjour et  surtout sur le fait de pouvoir tenir 3 semaines dans cette ambiance un peu lourde… Mais, après quelques jours,  Ô joie ! Sarah et Guillaume sont arrivés et  OUF, on respire : ils sont super sympas ! C’est donc en se serrant les coudes tous les  4 que nous avons pu supporter les coups durs et passer de très bons moments !

Bon, cette fois, c’est la bonne, voici LES ACTIVITES !

Pendant nos quatre semaines on a eu la chance de découvrir tout le processus du cacao, depuis la sélection du plan au magasin jusqu’au chocolat chaud préparé par le grand père par une après midi  pluvieuse.
En voici donc toutes les étapes :

  1. Partir à l’arrière de la moto de Roberto au village voisin (40min)
  2. Attendre au parc zoologique pendant 1h30 que les ouvriers agricoles soient prêts à charger les plans dans le camion
  3. Charger 450 pieds de cacao de 3kg chacun à l’arrière de la camionnette
  4. Faire le trajet retour avec un chauffeur à l’air lubrique
  5. Insister lourdement pour que le chargement s’arrête bien à Sachahuares
  6. Décharger avec ses petits camarades Americains l’ensemble des pieds et les déposer bien droit tout en bas du chemin qui mène à la ferme
  7. Se rendre compte que l’on a piqué les plans sélectionnés un par un par la vieille d’à côté
  8. Petit à petit faire monter les plans depuis la route jusqu’à la ferme (entre 2 et 5 allers-retours par jour avec de 6 à 12 pieds (ça c’est seulement Roberto) sur le dos –pour mémoire : 10 à 15 minutes d’une rude montée-)
  9. Avoir préalablement désherbé la pampa au quituchi, à la main et à la machette
  10. Tracer une matrice permettant d’avoir 3m d’écarts entre chaque futur cacao à l’aide d’étalons en bois
  11. Creuser à la barre à mine et à la boîte de conserve les 185 trous qui recevront  les pieds de cacao
  12. Planter les cacaos (quelques jours après la pleine lune) avec les fortifiants nécessaires et y laisser une petite part de soi même pour que l’arbre s’épanouisse et donne beaucoup de fruits dans l’avenir
  13. Une fois que l’arbre commence à donner, en faire la récolte à l’aide d’une grande perche en bois à laquelle est fixée une griffe qui permet de faire tomber les fruits (attention aux guêpes !)
  14. Après avoir effectué de petits tas avec les fruits, revenir les chercher et les porter sur son dos à l’aide d’une « manta », carré de tissus que l’on accroche sur ses épaules par un nœud.
  15. Lorsqu’il y en a une quantité suffisante, les ouvrir à la machette en faisant attention de ne pas trancher les fèves puis les sortir de la coque
  16. Laisser les fèves fermenter quelques jours dans un sac en plastique tressé
  17. Les faire sécher au soleil pendant deux jours
  18. Lorsque c’est sec,  faire toaster le cacao sur le feu et en enlever la coque un peu rigide
  19. Passer les fèves au moulin (plus elles sont grasses-naturellement-meilleur est le cacao), en récupérer la pâte et la faire chauffer au feu de bois avec de l’eau et du sucre
  20. Déguster un bon chocolat chaud tous ensemble alors que dehors il pleut !
Inutile de préciser que certaines étapes sont un peu plus faciles que d’autres et que le transport des 850 cacaos (2 chargements) sur notre dos n’a certainement pas été notre préférée ! Parce que non seulement c’est lourd et pas pratique, mais en plus selon le temps, soit le terrain est très glissant (comme si on avait besoin de ça !) soit il fait une chaleur à crever (pas mieux !) !

Etape n°8 :





PAUSE !



Etape n°11 :



Etape n°12 :





Etape n°15 :



Etape n°17 :



Enfin bon, on est quand même contents d’avoir découvert tout ça et d’être aller un peu au bout de nous-mêmes pour tous ces petits cacaos qui ont intérêt à en donner des fruits !

Fin du chapitre cacao !

Mais ce n’est pas tout, car pendant que les garçons creusaient des trous dans la pampa (un vrai truc de planqués !), les filles elles, faisaient de la machette sur un terrain plus qu’en pente et fortement glissant.
Et ça, c’est pas très rigolo ! Enfin si, mais c’est surtout trèèèèèès fatiguant parce qu’il faut en permanence trouver son équilibre pour ne pas dévaler la pente et finir 30m plus bas, tout ça la machette à la main et avec l’angoisse toujours présente de se faire à nouveau envahir de fourmis mordeuses (ce qui fait sacrément mal !).
Cette activité nous a occupées beaucoup de journées (une fois les trous finis, Guillaume et Martin sont tout de même venus nous donner un coup de main !) mais nous n’avons jamais vu la fin de ce projet tellement la surface à désherber était immense ! 
Cela dit, on est quand même un peu fières, parce que Roberto nous a dit que nous étions les premières filles à faire de la machette, un travail généralement réservé aux hommes, héhé !!


Vue du terrain à désherber (enfin, une infime partie du terrain!) :





Direction la pause :







Et voilà pour l’essentiel de notre participation à Sachahuares !
On peu ajouter à cela une mini récolte de café et une dernière journée de désherbage très efficace dans un champ de yuka (manioc) et papayes :








Voici maintenant, en vrac, les quelques curiosités observées là bas, en dehors du travail : le départ d’Alice, en pleine nuit, sans prévenir ; la vue d’un zizi de canard ; l’énorme araignée dans notre cabane et la désormais célèbre réaction de Guillaume ; Marie Christine, la française complètement folle avec qui on s’est tous pris la tête en deux jours de cohabitation, qui est électrosensible et trouve formidable de travailler avec des vrais pauvres (classe) ; la sudation, qui n’a aucune commune mesure avec la petite transpiration que l’on connaissait jusque là ; le rice pudding, riz que l’on agrémente avec toutes sortes de choses sucrées comme du chocolat, de la cannelle, des œufs, du lait, etc…, nous on a pas trop aimé ça d’autant plus que l’on y a chaque fois trouvé quelques intrus : vers, gros insectes, poils de chien… ; la teinte journalière de la moustache du grand père, en position réglementaire à savoir assis sur SA pierre torse nu, serviette autour des hanches ; l’abattage du canard d’anniversaire en l’honneur de Roberto (trop bon !!) ; et biens d’autres encore !!

Pour que le canard  ait une mort rapide et sans douleur, on lui tord le cou. Cela permet aussi qu'il ne soit pas stressé et que la viande soit plus tendre :
(à gauche Roberto avec Ilian, le plus petit des trois enfants et Sabine tout à droite)
(Crédit photo Sarah et Guillaume)




L'araignée trouvée dans notre cabane un soir en allant nous couchés, vaillamment tuée par Sarah !


Quelques photos en plus pour finir de vous faire découvrir les lieux, les gens et les animaux :

Le canard à crête (c'est lui dont on a vu le zizi!!)



Guillaume :
(Crédit photo Sarah et Guillaume)



(Crédit photo Sarah et Guillaume)



Le savant fou (le gris)!
Notre poulet préféré, qui en plus avait du poils aux pattes :



La cour :



Sarah et Guillaume :



La coca.
Le Pérou était autrefois le plus grand pays exportateur de cocaïne légale (à but pharmaceutique!) au monde.
Aujourd'hui, il en distribue encore dans 8 pays dont la France.



Champ de coca du voisin qui a 95 ans et toujours la forme...peut être un lien... :



Mirco et Ilian, les deux plus jeunes de la famille :



Mirco :



L'un des quatre chats :



Trop beau régime de bananes sur lequel on a pas mal louché, mais qui était au voisin!



Chats!



Aller, on pense qu’on a à peu près fait le tour et puis pour le reste, vous aurez ça à notre retour, par ce que là, c’est suffisamment long pour aujourd’hui !!

On peut quand même dire que l’on a été contents de cette expérience bien qu’éprouvante, que la rencontre de Sabine (petite préférence !), Roberto et les trois enfants nous a beaucoup touché et qu’on leur souhaite de réussir à entretenir ce terrain (26ha tout de même) même si cela nous semble un peu énorme !

Quand à vous tous, on vous dit à très bientôt pour de nouvelles aventures plus reposantes dans le magnifique village d’Ollantaytambo !!

Bisous








11 commentaires:

  1. Euh... Alors là... Waouh... De chez Waouh .

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    1. Oui!!
      Depuis, c'est cure de sommeil, petites promenades et restau pour se remettre en douceur!
      Tout plein de bisous mon poupou (enfin je crois que c'est toi!)

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  2. Wouw ! une belle expérience encore ! Vous vous êtes dépassés, bravo ! Tiens j'ai rêvé de vous la nuit dernière ! On se croisait dans la rue et vous aviez même pas dit que vous étiez reviendu !!
    Bisous !

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    1. Bah si hein, si on revient on te préviendra!!
      Oui, on s'est bien dépassé!
      Ca fait du bien finalement!
      Bisous

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  3. trop bon ce post! on y est! vous êtes dans mon ptit coeur;)

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    1. On était où avant demande Martin!!
      Moi je suis très bien là!!
      Je ne sais pas trop pourquoi, mais ce post m'a fait penser à toi!
      Plein de bisous gross

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  4. Après nous avoir fait partager le Machu Pichu,vous nous faites partager et de quelle façon(!!!) votre "travail" à la ferme!!! Et bien,c'est fantastique pour nous, pour moi j'ai l'impression que je pourrais aider...
    Le plus important, c'est le dépassement de soi même!! bises

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    1. Merci et contents que les articles te plaisent, mais qui es-tu?

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  5. Rhooo génial!! :D :D !
    Merci pour cette magnifique rubricabrac!!Ahahah!!
    Bah sinon j'trouve pas la bête papier?!
    Bonne suite les amigos et de gros bisous de la Mèz' !!

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    1. Oh, bah elle n'est pas si bien cachée que ça pourtant!!
      Comment ça va à la Mez?
      On vous fait tout plein de bisous!!

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